Les Vitraux


 

A l’Ouest, de chaque côté du grand orgue, on trouve deux groupes de sept vitraux répartis sur les murs Nord et Sud.
– Sur le mur Nord : Illustration des œuvres de miséricorde décrites par Matthieu, par des épisodes puisés majoritairement dans l’ancien testament.
– Sur le mur Sud : Illustration des béatitudes (évangile selon St Matthieu 5, 1-12).

Au Nord :
– Au dessus de la porte du greffe, 3 hommes qui annoncent le Christ (David, Siméon et Isaïe) ;
– Face à l’autel de la Vierge, 3 femmes qui annoncent Marie (Judith, Elisabeth et Esther) ;
– Au dessus de l’autel de la Vierge, l’époux, la mère et le père de Marie.

Au Sud :  les vitraux ont été brisés ou n’ont jamais été réalisés. Ceux du fronton sud sont des grisailles du XXème siècle.

A l’Est :
– Au fond de l’abside, les 7 vitraux représentent les 7 Églises auxquelles s’adresse Jean dans le livre de l’Apocalypse. Cinq sont totalement  masqués par le retable.
– Les autres sont consacrés à Saint-Front : au Nord, l’autorité religieuse gagnée au Christ, au Sud, l’autorité civile gagnée au Christ.

Les maîtres verriers de Saint-Front

Les vitraux de la coupole Nord sont l’œuvre d’Alfred Gérente mais ce dernier décède précocement, son atelier est vendu et ne poursuivra pas les travaux. C’est Didron aîné (Adolphe Napoléon) qui prendra la suite et fera réaliser les vitraux des coupoles Est et Ouest. Ceux de la coupole Sud auraient été détruits par la grêle ou n’ont peut-être jamais été faits. Contrairement à Gérente, Didron n’était ni dessinateur ni verrier. Archéologue et érudit, il s’est intéressé à la théorie de la technique du vitrail et a fondé un atelier où des verriers mettaient en pratique ses idées. Claudius Lavergne et Ledoux ont été de ses principaux collaborateurs et ont sans doute œuvrer pour Saint-Front. Son neveu, Édouard Didron, qui prendra la direction de l’atelier à la mort de son oncle, a aussi collaborer aux vitraux de Saint-Front.

La distinction entre les vitraux de Gérente et ceux de Didron se fait aisément. Tous les vitraux de Didron sont signés et datés. Ceux de Gérente ne portent aucune indication, hormis celui de la chapelle de la Vierge où est inscrit le nom de Gérente. En outre ils comportent tous en partie haute le dessin d’un bâtiment à coupole qu’on peut interpréter comme étant une représentation de la cathédrale ou bien de la Jérusalem Céleste.

Plus tard, la première restauration faite au XXème siècle sera confiée à l’atelier Dagrant de Bordeaux, la seconde (2013) est l’œuvre de la SARL L.G. Martin à Nontron (24).

Les frères Gérente :

Henri Gérente (1814-1849), d’origine anglaise, fut lauréat du concours pour la restauration des vitraux de la Sainte Chapelle en 1848 mais il décède en 1849 et les travaux seront terminés par Lusson et Bourdon. Son frère, Alfred Gérente prend sa succession. A noter qu’avant 1848 les deux frères avaient déjà travaillé pour Viollet-le-Duc (les verrières de Saint-Denis). Alfred Gérente a donc exécuté les vitraux de la coupole Nord de St-Front.

A sa mort, une partie des documents de l’atelier est rachetée par Claudius Lavergne, que l’on retrouvera dans l’atelier Didron.

Les Didron :

Didron l’aîné (1806 – 1867)

Bien qu’il ne fut pas lui même Maître verrier, il faut s’attarder sur Adolphe-Napoléon Didron (dit Didron l’aîné) qui fut, sous la Monarchie de Juillet, secrétaire du comité des travaux historiques au ministère de l’Instruction publique et, sous le Second Empire, professeur d’archéologie française à la Bibliothèque impériale.

C’est la lecture de Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo qui éveilla sa passion pour le Moyen Âge et décida de sa vocation d’archéologue.

En 1835, Guizot le nomma secrétaire du comité historique des Arts et Monuments, dont firent également partie Mérimée, Viollet-le-Duc, Victor Hugo. Il eut la charge d’inventorier et d’éditer des documents inédits concernant l’Histoire de France.

En 1844, Didron fonda les Annales archéologiques. Il en assuma la direction jusqu’à sa mort. Dès 1844, Viollet-le-Duc en fut un des plus notables collaborateurs. Elles continuèrent d’être publiées jusqu’en 1881 et forment une véritable encyclopédie de l’art au Moyen Âge.

Il se passionne pour les vitraux et établit en 1849 une manufacture de vitraux dont s’occupera Édouard Didron son neveu qu’il avait adopté.

À l’époque où le Romantisme français redécouvre le Moyen Âge, Didron fait partie de ceux qui, comme Prosper Mérimée et Viollet-le-Duc, œuvrent efficacement à l’étude, à la protection et à la restauration des grands monuments médiévaux. En son temps, les travaux et les idées de Didron exercèrent une grande influence.

Edouard Amédée Didron (1836 – 1902)

Édouard Didron est le fils de M. Fiot et de Mlle Didron, neveu et fils adoptif d’Adolphe Didron. Il reprend l’atelier de fabrication de vitraux créé par son oncle en 1849. Auteur de nombreux ouvrages sur le vitrail, il a exposé aux Salons de 1857 et 1859 et fut membre du comité d’admission et d’installation de l’Exposition universelle de 1878.

Il poursuit la publication des Annales archéologiques à la mort de son oncle.

Il est l’instigateur des tentatives de création de « vitraux archéologiques » à l’aide desquels des verriers archéologues veulent retrouver les secrets de leurs prédécesseurs médiévaux.

Les Dagrant :

Dagrant Pierre-Gustave (1843-1925).

Lauréat de l’École des Beaux Arts de Bordeaux. Il a été l’élève de Joseph Villiet (défenseur des « vitraux archéologiques », comme Edouard Didron). Il aura plusieurs fils qui ont été peintres verriers et ses successeurs.

Ses parents étant propriétaires à Bayonne, il y crée son premier atelier. Dans les Landes, ses ateliers sont ceux qui ont réalisé le plus de vitraux, au total pour 93 édifices.

Dagrant installe son second atelier à Bordeaux vers 1873-1874.

Il a participé à de nombreuses expositions et reçu plusieurs médailles le récompensant (1860, 1866, 1869, 1873). Il reçoit la médaille vaticane pour son travail en Italie et à Rome et la croix de chevalier de l’Ordre de Saint-Sylvestre, comme Claudius Lavergne avant lui.

Il est membre de la Société des amis des arts de Bordeaux, ainsi que de la société archéologique. En 1915, il devient membre du conseil municipal de Bordeaux où il est chargé des Beaux-Arts.

À la fin du xixe siècle l’entreprise est à son apogée et occupe une cinquantaine d’ouvriers, sa production est considérable (environ 3 000 édifices religieux en France et à l’étranger).

Il se voit confier de nombreux travaux lors de restaurations d’églises du grand sud-ouest et d’Amérique latine.

Ses fils, devenus ses collaborateurs, lui ont succédé en 1906. C’est à eux qu’on confiera la première restauration des vitraux de Saint-Front.

La SARL Martin :

L’atelier a été créé à Lussas et Nontronneau (24) par Louis-Georges Martin et a été repris en 1999 par son adjoint le maître verrier Gérard Deplat, qui s’installe à Nontron (24). C’est lui qui assure l’entretien des vitraux de la cathédrale Saint-Front. En 2013 il a réalisé la restauration complète des vitraux de l’abside avec sa collaboratrice Marilia Schetrite.

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